Wiki Lemony Snicket
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"Je crois bien que nous le tenons pour finir notre abominable accident aux Etablissements Fleurbon-Laubaine !"
―Georgina Orwell[src]

Le Dr Georgina Orwell était une ophtalmologue vivant à La Falotte-sur-Rabougre.

Dans la série, elle est interprétée par Catherine O'Hara qui avait interprété Justice Strauss (Juge Abbot) dans le film.

Identité[]

Georgina Orwell est une femme élégante qui exerce le métier d'ophtalmologue dans la ville quasi-sinistrée de La Falotte-sur-Rabougre. Son cabinet d'oculiste a l'excentrique particularité d'être entièrement construit en forme d’œil. Il y a là volonté de coller à l'enseigne, mais le narrateur explique que cet œil est le même que celui tatoué sur la cheville d'Olaf, et par là revêt le symbole de l'organisation V.D.C. Ou il s'agit d'un ancien Q.G., ou c'est un signal pour rassembler les scélérats du mauvais côté du schisme ( le symbole de l’œil ayant souvent changé de signification).

Georgina travaille donc sous ce qui semble être une couverture en tant qu'ophtalmologue accorte, car elle possède un cabinet complet. Olaf travaillera un temps chez elle déguisé en réceptionniste, Shirley, afin de mener son plan lors de l'arrivée des Baudelaire à la Falotte.

Georgina se révèle utiliser dans son cabinet des méthodes d'hypnose très efficace. Klaus Baudelaire en fera les frais. Pour le genre d'hypnose qu'elle inflige dans le livre, le sujet fera tout ce qu'on lui ordonne pour peu qu'on lui dise le mot "maintenant" dans l'ordre. Seul le mot "pharaonique" permet de tirer le sujet de son état second. Vers la fin du livre, elle dévoila un talent certain dans le maniement de l'épée, sa canne à pommeau rouge se révélant dissimuler cette arme. Elle exécutera un duel épique avec Sunny ( ! ) afin de basculer accidentellement dans la scie circulaire.

Georgina Orwell est un des rares personnages qu'Olaf traite comme son égal, car il prévoit de partager le butin à 50 % avec elle ( mais alors que devient Esmé ? ). Par ailleurs l'appartenance de Georgina à VDC est une quasi-certitude : elle habite dans une demeure reprenant le motif de l’œil; elle possède un kit de déguisements VDC ; enfin l'autobiographie mentionne G, un jeune membre, qui par élimination ne saurait être que Georgina, Gregor étant déjà trop vieux pour être un néophyte à cette époque.

Mort de Georgina Orwell et erreur de traduction[]

La traduction française de Rose-Marie-Vasallo contient une phrase qui dit "jamais bras tronçonné n'a empêché fripouille de s'évader d'une hôpital, mais ceci est une autre histoire et nous n'en parlerons pas ici". Cette phrase est totalement inventée. La version originale ne contient aucune équivoque. Il est stipulé que Georgina trouve bel et bien sa fin dans cet accident. Il n'y est dit nulle part que seul son bras en pâtit, ni aucune phrase concernant un séjour à l'hôpital. La mort du personnage est bien rappelée dans la biographie quand Sally Sebald se réjouit de constater que Lemony Snicket est vivant et que le Docteur Orwell est bien morte. On reprochera donc ce changement scénaristique arbitraire, qui résulte sans doute de la volonté de la maison d'éditions de viser un public plus jeune et par là atténuer certains éléments jugés trop " choquants".

Interrogée sur ce sujet, la traductrice explique :

Là, je réfute totalement l'accusation d'"infantilisation", je dirais même que c'est plutôt l'inverse.L'infantile, dans la série, c'est son petit côté manichéen, outrancier, jeu vidéo du style mettons-nos-ennemis-en-chair-à-pâté. Côté entièrement superficiel, d'ailleurs, puisque précisément la force de cette même série est son anti-simplisme, son refus de tout manichéisme, son rappel permanent : "Attention, rien n'est tout noir ou tout blanc, la vie est infiniment plus subtile et complexe, ne prenons pas les mots au pied de la lettre, etc." Quoi qu'il en soit, aux premiers tomes, et particulièrement au tome 4, j'avançais en terrain miné, en ce sens que les détracteurs de la série commençaient à dire que l'auteur tournait en rond, qu'il s'agissait d'une histoire terriblement répétitive, une histoire de bons et de méchants où les méchants sont toujours défaits à la fin, mais provisoirement et ainsi de suite. Je dois t'avouer qu'au tome 4 je redoutais un peu qu'il en soit ainsi, même si je soupçonnais quelque chose de plus profond (et le ciel m'est témoin que j'ai défendu ASOUE par-devant les critiques de presse, entre autres). Et puisque j'en suis à la confession, oui, je m'en suis voulu ensuite d'avoir laissé entendre que le Dr Orwell aurait pu survivre (je te rappelle la règle du jeu, pour moi : peu de temps pour réfléchir, l'éternité pour avoir des remords), mais je te ferai observer deux choses : la première est qu'une possibilité de survie de cette charmante personne est plus inquiétante que rassurante, en fait (plus rassurant serait de la savoir en bouillie, façon BD ou jeu vidéo) ; la seconde est que l'auteur lui-même a adopté ce mode de "disparition" avec points d'interrogation pour la plupart de ses personnages par la suite. (Le tome 12, en l'occurrence, est un modèle du genre.) Laisser entendre que peut-être -- et peut-être seulement -- cette bonne Georgina court toujours ne me semble donc pas si criminel, tout compte fait. (Tout en reconnaissant qu'il s'agit d'un plaidoyer coupable !)

Pour ce qui est de donner une traduction moins "sombre", là encore, ça se discute. Que je ne mette pas l'accent sur les notes "gore" du texte, c'est fort possible, car cet aspect-là me semble à moi très secondaire par rapport à la puissance de fond de l'ensemble, la force de ce qui se dégage du récit (ce que j'essaie de mettre en valeur), par exemple le message nietzschéen "Quiconque combat des monstres doit prendre garde, en ce combat, à ne pas devenir monstre lui-même". (L'amusant est que, deux volumes plus tôt, j'avais évoqué ce mot de Nietzsche à propos des Orphelins -- sans me douter que Snicket-Handler allait lui-même l'évoquer en toutes lettres.) Voilà qui m'a l'air plus important que la noirceur de cinéma ou d'opérette, celle dont on nous prévient bien qu'elle va faire pleurer Margot et le capitaine des pompiers dans son casque. OK pour l'humour qu'elle apporte, mais non pour la servir comme si elle était le plat principal.

On peut critiquer cette vision par quelques réserves :

  • Traduire implique des choix, certes, mais des choix de traduction, pas de scénario. Modifier un passage du scénario n'est pas, selon la norme, le rôle d'un traducteur.
  • Dans la plupart des séries "infantilisantes" pour enfants dont Handler entend se démarquer, personne, gentil ou méchant, ne meurt. Cet aspect se retrouve dans la série avec chaque tome se finissant en queue de poisson : les orphelins ne meurent pas et s'en sortent, mais Olaf aussi, ce qui implique fatalement la répétition incessante des mêmes scénarios. C'est un jeu parodique sur cette technique narrative ; la série réussit à conserver sa noirceur par la présence toujours très proche de la mort, des meurtres, de la fragilité de la vie. Par conséquent, faire survivre Georgina pourrait enlever cette présence et renforcer le côté "infantile." Par ailleurs Handler désirait, dans la parenthèse entre le tome I et le tome V (celui où commence l'intrigue), des aventures d'importance très mineure, et marquée à chaque fois par une mort : Monty, Joséphine, Georgina. Faire survivre Georgina casse donc cette dynamique.
  • Vouloir "sauver" la série en la rendant plus attractive est peut-être louable, mais n'est-ce pas à l'auteur lui-même de se défendre ?

Référence Littéraire[]

Le patronyme de Georgina Orwell fait évidemment référence au romancier George Orwell, auteur de 1984 et de la Ferme des Animaux. Il y a sans doute dans le lien inhérent de Georgina avec le motif de l’œil une référence à la surveillance permanente de BIG BROTHER dans la société contre-utopiste décrite dans le roman 1984.

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